Alexis, Apprenti Paysan
et le message de la Monnaie Libre
Alexis, apprenti paysan,
est sur le départ !
Nous avons décidé de suivre Alexis tout au long de son périple !
Il y a quelques temps, un fond participatif a été lancé pour aider Alexis à financer son projet.
En effet, il a décidé de réaliser un tour de France à la fois pour se reconvertir et pour diffuser le message de la monnaie libre.
Une nouvelle vie qu’il veut simple, proche de la nature,
composée des relations ouvertes et de confiance.
Alexis : Très excité mais plutôt serein et heureux !
Moi : Comment ce nouveau projet de vie a vu le jour ? Quel est ton parcours et comment as-tu pris cette décision de tout lâcher pour ce tour de France ?
Alexis : Cela s’est fait très progressivement et non soudainement. Cela a commencé par le constat que je n’étais pas complètement heureux dans ma vie, il me manquait quelque chose. J’ai exercé en tant qu’ingénieur aéronautique pendant 5 ans dans une société de service et ai travaillé pour des constructeurs sur la conception de logiciels avion. Intellectuellement, j’ai été comblé et humainement, j’ai beaucoup appris sur moi, mon rapport aux autres et la position que je souhaiterai avoir dans la société.
Une grande décision que j’ai prise a été de passer à temps partiel. J’avais besoin de prendre du recul sur ce que je vivais, j’avais besoin de prendre du temps… et j’en ai eu ! J’en ai profité pour lire, m’intéresser aux différents courants alternatifs, participer activement dans des associations citoyennes et humaines. Des sujets tels que le développement durable, l’écologie humaine, la communication non violente, la consommation responsable, les monnaies locales me passionnent. J’étais prêt à gagner moins d’argent pour avoir du temps libre. Toutes ces recherches m’ont naturellement conduit à la monnaie libre et j’en ai progressivement senti le potentiel sur le plan humain. Même si je suis sensible à la théorie de l’effondrement, je rejoins Jacques Lecomtei pour le côté « optiréaliste »et mon objectif est d’y faire face de façon positive et lucide. Aussi, le retour à la terre, la communication non-violente et la monnaie libre sont des moyens qui, à mon sens, nous permettront de faire face sereinement à la crise et de construire une société humaine et juste. Pour cela, l’intégration des agriculteurs et de leur production dans le réseau de monnaie libre permettrait de gagner progressivement une autonomie alimentaire pour les utilisateurs d’un côté et une autonomie financière pour les paysans de l’autre.
Pendant ces dernières années, je remettais en cause les différents pans du mode de vie citadin : l’alimentation, l’énergie, les besoins, les loisirs… et essayais de considérer l’impact écologique et humain des actes quotidiens. L’alimentation a été l’un des éléments déclencheurs de ma transition. En effet, elle joue un rôle vital pour la santé, pour l’économie et pour l’environnement. Pourtant, je trouve qu’elle est peu mise en valeur au quotidien car généralement, on recherche des prix bas pour manger à sa faim sans se soucier réellement de l’origine ni des conséquences derrière. En intégrant une AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne), j’ai découvert qu’il était possible de créer un lien direct et solidaire avec les maraîchers locaux et donc de soutenir des personnes et un savoir-faire authentiques. Nous nous faisons tous des représentations de leur mode de vie et de leur production mais nous ignorons concrètement comment ils définissent leur prix, s’ils sont vraiment « bio », s’ils profitent des aides agricoles… Pour approfondir le sujet, je me suis décidé à aller vivre avec eux pour en avoir le cœur net, cela est à l’origine du terme « apprenti paysan ». D’ailleurs, il existe de nombreuses fermes qui accueillent à bras ouverts les volontaires.
Alexis : Je pars début juin à côté de Montauban chez un maraîcher en polyculture élevage qui, contre mon huile de coude, me logera et m’hébergera pour trois mois. Il produit des légumes pour l’AMAP et des céréales pour ces trois chevaux de trait. Il possède aussi des arbres fruitiers pour l’auto-consommation. Il m’a expliqué que je travaillerai la paille pour commencer ! S’il est possible d’accueillir des curieux, je t’en tiendrai informé !
Moi : Tu t’es donné combien de temps pour ton tour de France ?
Alexis : Deux ans sachant que je souhaite rester au moins un mois par ferme. Je vais également en profiter pour prendre le temps de rencontrer des proches et des monnaie-libristes qui sont éparpillés un peu partout sur le territoire !
Moi : Comment as-tu défini tes étapes ? As-tu recherché des maraîchers dans la France entière pour baliser ton itinéraire ou bien tu construiras ton parcours au fur et à mesure de ton avancée ?
Alexis : Aujourd’hui, seules les deux premières étapes sont connues : Montauban, puis l’Alsace car ma compagne en est originaire et souhaite y retourner. Étant pacsés, nous pourrons faire valoir le rapprochement de conjoint afin qu’elle puisse enseigner l’année suivante là-bas. Après quelques mois, je poursuivrai le tour en direction de la région parisienne. Je souhaite comprendre et découvrir le monde agricole et alimentaire : fruits et légumes, pain, fromage, élevage d’animaux, transformation de produits… Par conséquent, je construis le parcours en fonction des productions que je n’ai pas encore découvertes, des proches, des utilisateurs de la monnaie libre et surtout des envies. D’ailleurs, j’ai le rêve de passer un hiver en montagne !
Moi : Comment trouves-tu les lieux des étapes ?
Alexis : C’est beaucoup par le bouche à oreille. Par exemple, pour Montauban, je connaissais déjà le maraîcher car je participais à son AMAP depuis plus de deux ans. Ensuite, je vais exploiter les sites de wwoofingii, et même pôle emploi…
super article. Bravo pour ta détermination Alexis. Ça fait plaisir de connaître des jeunes qui se remettent en question et cherchent à construire un autre monde.
Cet entretien me fait vraiment plaisir Alexis.
Je me souviens t’avoir apprécié comme jeune collègue de travail dans une période particulier compliquée pour moi et notre “open space” … comme ils disent.
J’ai vite apprécié tes qualités humaines.
Je serai heureux de suivre ton voyage d’une belle reconversion pour laquelle je t’apporte soutien et confiance.
Apres avoir lu cet entretien, je me suis dit : “Quel courage !”
J espere sincerement que cette formidable aventure se passera bien et qu elle repondra a tes attentes.
Je suivrai ton periple avec “gourmandise”, meme si j ai deja un peu de retard ☺
Take care ☺
Bonjour, Je souhaiterais interroger Alexis pour La Dépêche du Midi. Pouvez-vous me transmettre ses coordonnées ? Merci.
C’est envoyé 😉
Super ton blog Alexis, ça fait du bien de te lire, ça me permet de me faire une idée plus précise de qui tu es avant de t’accueillir sur l’écolieu. Au plaisir de te rencontrer vraiment et de contribuer ensemble au développement d’un monde permacole avec plus de conscience,le cœur ouvert et la monnaie libre entre autre!!!
Une belle rencontre au sommet du baou des 4 Oures… On a bien discuté et j’ai beaucoup apprécié cette confiance en toi pour mener à bien un projet en phase avec une conception de la vie très spinozienne… la joie et la paix en toi, irradiante, contagieuse pour donner un vrai sens à l’humanité si tout le monde ose s’arrêter comme toi pour se poser les vraies questions.
Avant cela je sais que ton parcours sera facilité par ton enthousiasme, ton bon sens, ton respect de la communication non violente, et ton savoir écouter … les gens, la nature, le monde.
Merci encore Alexis pour cet échange sur ce monticule de granite varois qui offrait un panorama méditerranéen ensoleillé plein de lumières. A bientôt